Cette dualité est pour la plupart perpétuelle depuis que de la conscience s’est installée à l’intérieur de ce que l’on appelle “moi”. Ce mouvement de balancier entre ce qui est perçu comme étant bien ou mal crée cette sensation de déséquilibre que l’on retrouve chez l’humain :
J’aime, je n’aime pas.
Je l’aime, je ne l’aime pas.
Je m’aime, je ne m’aime pas.
Je les aime, je ne les aime pas…
Le fonctionnement qui s’en suit va avoir pour but de (re)trouver un équilibre dans ce mouvement perpétuel. Il va falloir savoir ce que l’on veut. Alors une pression constante va prendre forme car il est vu que l’on ne sait pas vraiment ce que l’on veut puisque l’on va et vient, entre le mal et le bien.
Lorsque : “je m’aime” par exemple, le balancier est du côté du “bien”. Mais de par sa nature, ce balancier va vite balancer de l’autre côté ; Ce “je m’aime” devient alors “je ne m’aime pas”.
C’est de ce côté, le plus souvent du fait de notre éducation, structuration chrétienne de la société qu’émerge la frustration, qui engendre la remise en question qui elle-même engendre la culpabilité.
Schématiquement : Aimer c’est bien, ne pas aimer c’est mal. Surtout lorsqu’il s’agit de “moi”.
Dans notre société, “moi” est considéré comme le maître ; Le penseur, l’acteur. Celui qui fait, celui qui sait, celui qui se doit d’être à la hauteur de son environnement (éducation et société). Ne pas s’aimer devient alors quelque chose de lourd et pesant, car celui qui “réussit” est l’être aimé et reconnu. Cela sera d’autant plus lourd et pesant si “je ne m’aime pas” alors que je “réussis”. La frustration sera encore plus forte car l’environnement est dans l’incapacité de reconnaître cette anomalie puisque “moi” est censé être le maître (illusion de libre-arbitre).
Or, d’un constat simple, “moi” est déjà tel qu’il est.
Que fait-on jour après jour, année après année si ce n’est ce constat ?
Il apparait évident que l’on ne fait que découvrir, depuis toujours, ce “moi” tel qu’il est. Que l’on soit en amour ou en désamour de celui-ci, qu’est-ce que ça pourrait bien changer au fait que “moi” est déjà tel qu’il est ?
Ce détachement qui apparait ici, maintenant, est l’évidence qui permet à la conscience de se “détacher” de l’emprise de cette mécanique du moi. Cette turbine qui fait croire que l’on pourrait changer ce “moi” qui déjà est, tel qu’il est.
drafts of literary works